La Tentative Deligny (5ème épisode): Deligny en pratique(s)
Centre National de la Danse
Paris, 11-12 de Outubro de 2019
En 1967, après trente années d’expériences dans les institutions d’aides à l’enfance inadaptée, Fernand Deligny part dans les Cévennes sur les pas d’un enfant autiste : Janmari. Il y est rejoint par quelques jeunes adultes passionnés par ses expérimentations institutionnelles. Il y reçoit jusqu’à sa mort, en 1996, des enfants souffrant d’autisme infantile précoce ou jugés incurables. “Nous sommes partis, écrit-il, à la recherche de ce qui nous rendait invisibles aux yeux de ce gamin-là ; invisibles, pas tout à fait.” Pour donner corps à ce “pas tout à fait”, pour lui donner vie, Deligny invente avec ses compagnons une manière inédite de faire société loin du langage, et de tout ce qui va avec la communication langagière : le besoin de comprendre et de se comprendre, le miroir de l’autre et l’amour du semblable. Là où il n’y a pas de mots, un réel surgit, réglé par la coïncidence. Des traces, des rythmes, des formes qu’il faut enregistrer pour qu’à défaut d’espace partagé sédimente une mémoire commune, une mémoire de gestes et d’images. Du conte au cinéma, du théâtre à la cartographie, Deligny mobilise tous les registres de l’art et tous les medias possibles. Il invente ainsi, le temps de l’expérience, des outils inédits pour se souvenir en commun de ce qui n’a pu être vécu ensemble. Lors des quatre journées que nous avions co-organisées en 2017 et 2018 au Centre National de la Danse, dans le cadre des laboratoires HAR, AIAC et des Universités de Paris-Nanterre et Paris 8 Saint-Denis, nous explorions le contexte et les attendus de « la tentative Deligny ». Pour cette cinquième édition, conçue dans le cadre du projet « La tentative Deligny » soutenu par l’EUR ArTeC, nous renversons la perspective et interrogeons sa portée depuis les pratiques contemporaines de l’art. Comment les expérimentations menées par Deligny entrent-t-elles en résonance avec les pratiques chorégraphiques contemporaines ? Comment cet écho se laisse-t-il deviner dans ses propres pratiques de l’image ? Comment l’écart que Deligny marqua de son vivant à l’égard du nom d’art rejoint désormais le coeur des préoccupations des artistes vivants ? Ce cinquième épisode se tiendra au Centre National de la Danse les 11 et 12 Octobre 2019 au cours de deux journées de workshop conçues à partir du travail de Mathilde Monnier et de Xavier Le Roy. Le principe de ces journées sera de mêler performances, travail collectif d’atelier et conversations à partir de pièces actuellement au travail pour l’un et l’autre de ces artistes
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